Pour les partisans du Frexit, afin d’avoir une perspective réaliste, faisons l’hypothèse très optimiste qu’un candidat du Frexit soit élu président de la République en 2027 et que dans la foulée il obtienne la majorité absolue à l’Assemblée Nationale. La France invoque l’article 50 du Traité sur l’Union européenne en septembre 2027. Des négociations démarrent. S’il a fallu trois ans au Royaume-Uni, qui n’était ni dans Schengen ni dans l’euro, pour sortir de l’UE, on peut difficilement croire que la France, qui est dans les deux, puisse faire mieux. Nous sommes donc à l’automne 2030. Imaginons que le Frexit puisse effectivement produire des effets positifs sur le plan économique, de l’emploi, de l’immigration…. entre son entrée en vigueur et les premiers effets positifs il passera au moins un an (en restant sur la plus optimiste des hypothèses). Nous sommes donc à l’automne 2031, probablement fin d’année. C’est presque huit ans à partir d’aujourd’hui. La France ne peut pas attendre huit ans pour espérer aller mieux !
Comme le dit Nicolas Dupont-Aignan, le Frexit est l’issue de secours, mais dans l’attente de s’en servir éventuellement, nous avons le devoir de travailler pour que la situation socio-économique, politique, morale et civique s’améliore dès à présent. Remettre toutes nos difficultés sur le dos d’une mesure qui, même dans l’hypothèse la plus optimiste, ne pourra donner ses fruits avant huit ans, équivaut à se cacher derrière un obstacle insurmontable pour justifier son inaction et rester confortablement assis dans son fauteuil d’opposant dont la seule tâche est critiquer, mais qui aurait bien du mal à réaliser quelque chose s’il était au pouvoir (ils sont hélas nombreux à montrer cette attitude).
Les Frexiters aux parlement européen
Les compétences du parlement européen sont clairement encadrées par le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Le retrait de l’UE (« Frexit ») est régi par l’article 50 d’un autre traité, le Traité sur l’Union européenne, qui, à l’alinéa 2, dit : « L’État membre qui décide de se retirer notifie son intention au Conseil européen ». Il s’agit d’une décision nationale sur laquelle le parlement européen n’a aucune compétence. Une campagne pour les élections européennes centrée sur les Frexit est une stratégie qui trompe les électeurs, car le Frexit est tout simplement hors sujet : c’est une compétence nationale (décision du parlement ou référendum sur l’appartenance à l’UE).
Ce qu’on atteindre des députés européens c’est qu’ils exercent une véritable opposition à toutes les mesures liberticides, contraires aux intérêts nationaux. Qu’ils travaillent pour lutter contre les dérives de la Commission : gaspillage de notre argent pour continuer une guerre qu’il est grand temps d’arrêter, via un plan de paix ; concurrence déloyale via les traités de libre échange, les travailleurs détachés, etc. ; normes totalement déraisonnables (exemple, calibre des pommes, déterminé par le diamètre maximal de la section équatoriale ou par le poids ; ce n’est pas une blague : voir le Journal officiel de l’Union européenne du 29 octobre 2021) ; négociation par SMS de milliards de doses de « vaccins » et refus de révéler le contenu de ces SMS ; la liste est très longue ! Ils n’ont en revanche aucun rôle dans une éventuelle décision pour le Frexit.
Certains font le parallèle avec l’UKIP de Nigel Farage, qui a finalement abouti au Brexit. La présence à Strasbourg des députés UKIP a servi à focaliser l’attention nationale en Grande-Bretagne. La comparaison avec le Frexit, proposée par certains, est tirée par les cheveux, pour au moins deux raisons :
- Le Royaume-Uni n’était ni dans Schengen ni dans l’euro, contrairement à la France, raison pour laquelle le Brexit était bien plus aisé à réaliser qu’il ne le serait le Frexit ;
- L’action de l’UKIP à Strasbourg a permis de porter la proposition de Brexit sous les réflecteurs ; depuis le Brexit, le Frexit est proposé par plusieurs candidats et a été mis en avant dans plusieurs campagnes électorales, même lorsqu’il était complètement hors sujet (par exemple, les élections municipales de 2020, lorsque des listes « Frexit » ont été présentées dans plusieurs villes) ; ce n’est ainsi pas une « idée nouvelle », comme pouvait être perçu le Brexit.
Nigel Farage a publiquement soutenu Nicolas Dupont-Aignan, en participant notamment à divers meetings organisés par Debout la France et en le recevant à Londres pendant la campagne pour le Brexit.
Laisser un commentaire