La coalition impossible ?

Alors que la gauche, des extrêmes aux soi-disant « modérés », arrive à former des coalitions électorales, qui durent juste le temps de gagner des députés, le bloc patriote – souverainiste est plus divisé que jamais. Nombreux sont ceux qui nous demandent « pourquoi ne vous unissez pas ? ».

Choisir un(e) candidat(e) pour l’élection présidentielle

Nicolas Dupont-Aignan a essayé dès septembre 2020 de réaliser une telle coalition, avec une proposition de primaire qui a été ignorée par tous les autres candidats, réels ou pressentis (à l’exception de Florian Philippot).

L’idée de primaire des souverainistes – de gauche, de droite et d’ailleurs – est simple et potentiellement efficace.

  • Les candidats se mettent d’accord sur un tronc commun de programme ;
  • Les différences entre les candidats s’expriment via des « options » qui permettent d’orienter le programme vers des axes plus particuliers, tout en restant fidèles au tronc commun ;
  • Les candidats s’engagent à soutenir le ou la gagnant(e) de la primaire ;
  • Le ou la gagnant(e) de la primaire s’engage a travailler avec les autres candidats une fois élu(e).

Un tel schéma permettrait de réunir un électorat aujourd’hui dispersé et très probablement de faire gagner le camp souverainiste. Malheureusement, les egos priment sur l’intérêt national et chacun préfère perdre tout seul que gagner ensemble.

Réaliser une large coalition pour les élections législatives

En France, 577 circonscriptions électorales sont en vigueur depuis 2012. Ça ne devrait pas être difficile de trouver des accords pour placer un et un seul candidat du bloc patriote – souverainiste dans chacune des circonscriptions, tout en respectant le poids électoral respectif. Pourquoi on n’y arrive pas ? L’obstacle est probablement d’ordre financier.

Une fraction de l’aide publique est versée aux partis et groupements politiques qui ont présenté lors des dernières élections législatives des candidats ayant obtenu chacun au moins 1 % des suffrages exprimés dans au moins cinquante circonscriptions. Ainsi, pour qu’un parti ou mouvement puisse bénéficier de cette aide, il doit pouvoir présenter des candidats dans au moins 50 circonscriptions. Ce qui signifie 50 circonscriptions de moins pour les autres. On voit bien pourquoi certains préfèrent perdre tous seuls plutôt que gagner avec les autres. En effet, dans une coalition gagnante ils devraient partager un « gâteau » plus grand, alors que en restant dans l’opposition ils profitent d’un « gâteau » certes plus petit, mais qu’ils ne doivent pas partager. Quant à l’intérêt de la France…. il reste dans leur beau discours.

Tant que les électeurs tombent dans le piège du « vote utile » on restera dans l’impasse. En disant « je ne vote pas pour vous tant que vous ne faites pas d’alliance », l’électeur se tire une balle dans les pieds, car c’est précisément en refusant de tomber dans le piège du « vote utile » qu’il peut forcer ceux qui font cavalier seul à enfin comprendre qu’ils ne gagneront pas s’ils ne font pas d’alliance.

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